Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/113

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deux sortes de Breves ; savoir, la droite ou parfaite, qui se divise en trois parties égales & vaut trois Rondes ou Semi-breves dans la Mesure triple, & la Breve altérée ou imparfaite, qui se divise en deux parties égales, & ne vaut que deux Semi-breves dans la Mesure double. Cette derniere sorte de Breve est celle qui s’indique par le signe du C barré, & les Italiens nomment encore alla Breve la Mesure à deux Tems fort vîtes, dont ils se servent dans les Musiques da Capella. (Voyez ALLA BREVE.)

BRODERIES, DOUBLES, FLEURTIS. Tout cela se dit en Musique de plusieurs Notes de goût que le Musicien ajoute à sa Partie dans l’exécution, pour varier un Chant souvent répété, pour orner des Passages trop simples, ou pour faire briller la légéreté de son gosier ou de ses doigts. Rien ne montre mieux le bon ou le mauvais goût d’un Musicien, que le choix & l’usage qu’il fait de ces ornemens. La vocale Françoise est fort retenue sur les Broderies ; elle le devient même davantage de jour en jour, &, si l’on excepte le célebre Jélyote & Mademoiselle Fel, aucun Acteur François ne se hazarde plus au Théâtre à faire des Doubles ; car le Chant François ayant pris un ton plus traînant & plus lamentable encore depuis quelques années, ne les comporte plus. Les Italiens s’y donnent carriere : c’est chez eux à qui en sera davantage ; émulation qui mene toujours à en faire trop. Cependant l’accent de leur Mélodie étant très-sensible, ils n’ont pas à craindre que le vrai Chant disparoisse sous ces ornemens que l’Auteur même y a souvent supposés.

À l’égard des Instrumens, on fait ce qu’on veut dans un