Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/133

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Cantates sont communément à Voix seule. Il y en a pourtant quelques unes à deux Voix cri forme de Dialogue, & celles-là sont encore agréables, quand on y sait introduire de l’intérêt. Mais comme il faut toujours un peu d’échafaudage, pour faire une sorte d’exposition, & mettre l’auditeur au fait, ce n’est pas sans raison que les Cantates ont passé de Mode, & qu’on leur a substitué, même dans les Concerts, des Scènes d’Opéra.

La Mode des Cantates nous est venue d’Italie, on le voit par leur nom qui est Italien, & c’est l’Italie aussi qui les à proscrites la premiere. Les Cantates qu’on y sait aujourd’hui, sont de véritables Pieces dramatiques à plusieurs Acteurs, qui ne diffèrent des Opéra, qu’en ce que ceux-ci se représentent au Théâtre, & que les Cantates ne s’exécutent qu’en Concert : de sorte que la Cantate est sur un sujet profane, ce qu’est l’Oratorio sur un sujet sacré.

CANTATILLE, s. s. Diminutif de Cantate, n’est en effet qu’une Cantate fort courte, dont le sujet est lié par quelques vers de Récitatif, en deux ou trois Airs en Rondeau pour l’ordinaire, avec des Accompagnemens de Symphonie. Le genre de la Cantatille vaut moins encore que celui de la Cantate, auquel on l’a substitué parmi nous. Mais comme on n’y peut développer ni passions ni tableaux, & qu’elle n’est susceptible que de gentillesse, c’est une ressource pour les petits faiseurs de vers, & pour les Musiciens sans génie.

CANTIQUE, s. m. Hymne que l’on chance en l’honneur de la Divinité.