Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/147

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& rustiques, dont plusieurs sont faites pour danser ; comme les Musettes, les Gavottes, les Branles, &c.

Les Chansons à boire sont assez communément des Airs de Basse ou des Rondes de table : c’est avec beaucoup de raison qu’on en fait peu pour les Dessus ; car il n’y a pas une idée de débauche plus crapuleuse & plus vile que celle d’une femme ivre.

À l’égard des Chansons satyriques, elles sont comprises sous le nom de Vaudevilles, & lancent indifféremment leurs traits sur le vice & sur la vertu, en les rendant également ridicules ; ce qui doit proscrire le Vaudeville de la bouche des gens de bien.

Nous avons encore une espece de Chanson qu’un appelle Parodie. Ce sont des paroles qu’on ajuste comme on peut sur des Airs de Violon, ou d’autres Instrumens, dit qu’on fait rimer tant bien que mal, sans avoir égard à la mesure des vers, ni au caractere de l’Air, ni au sens des paroles, ni le plus souvent à l’honnêteté. (Voyez PARODIE.)

CHANT, s. m. Sorte de modification de la voix humaine, par laquelle on forme des Sons variés & appréciables. Observons que pour donner à cette définition toute l’universalité qu’elle doit avoir, il ne faut pas seulement entendre par Sons appréciables, ceux qu’on peut assigner par les Notes de notre Musique, & rendre par les touches de notre Clavier ; mais tous ceux dont on peut trouver ou sentir l’Unisson & calculer les Intervalles de quelque manière que ce soit.

Il est très-difficile de déterminer en quoi la voix qui forme la parole, différé de la voix qui forme le Chant. Cette différence