Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/247

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conjoints, mais qui sont composes, de deux ou plusieurs Degrés conjoints, s’appellent aussi Degrés Disjoints. Ainsi chacun des deux Intervalles dont je viens de parler forme un Degré Disjoint.

DISJONCTION. C’étoit, dans l’ancienne Musique, l’espace qui séparoit la Mèse de la Paramèse, ou en général un Tétracorde du Tétracorde voisin, lorsqu’ils n’étoient pas conjoints. Cet espace étoit d’un Ton, & s’appelloit en Grec Diazeuxis.

DISSONANCE, f. s. Tout Son qui forme avec un autre, un Accord désagréable à l’oreille, ou mieux, tout Intervalle qui n’est pas consonnant. Or, comme il n’y a point d’ autres Consonnances que celles que forment entr’eux & avec le fondamental les Sons de l’ Accord parfait, il s’ensuit que tout autre Intervalle est une véritable Dissonance : même les Anciens comptoient pour telles les Tierces & les Sixtes, qu’ils retranchoient des Accords consonnans.

Le terme de Dissonance vient de deux mots, l’un Grec, l’autre Latin, qui signifient sonner à double. En effet, ce qui rend la Dissonance désagréable, est que les Sons qui la forment, loin de s’unir à l’oreille, se repoussent, pour ainsi dire, & sont entendus par elle comme deux Sons distincts, quoique frappés à la fois.

On donne le nom de Dissonance, tantôt à l’lntervalle & tantôt à chacun des deux Sons qui le forment. Mais quoique deux Sons dissonent entr’eux, le nom de Dissonance se donne plus spécialement à celui des deux qui est étranger à l’Accord.