Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/262

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je renvoie là-dessus au mot Systême, où j’ ai fait l’exposition du sien. Je m’abstiendrai de juger s’il a trouvé ou non celui de la Nature : mais je dois remarquer au moins que !es principes de cet Auteur paroissent avoir dans leurs conséquences cette. universalité & cette connexion qu’on ne trouvé gueres que dans ceux qui menent à la vérité.

Encore une observation avant de finir cet Article. Tout Intervalle commensurable est réellement consonnant : il n’y a de vraiment dissonans que ceux dont les rapports sont irrationnels ; car il n’y a que ceux-là auxquels on ne puisse aligner aucun Son fondamental commun. Mais passé le point ou les Harmoniques naturels sont encore sensibles, cette consonnance des Intervalles commensurables ne s’admet plus que par induction. Alors ces Intervalles sont bien partie du Systême Harmonique, puisqu’ils sont dans l’ordre de sa génération naturelle & se rapportent au Son fondamental commun ; mais ils ne peuvent être admis comme Consonance par l’ oreille, parce qu’elle ne les apperçoit point dans l’Harmonie naturelle du corps sonore. D’ailleurs, plus l’Intervalle se compose, plus il s’élevé à l’aigu du Son fondamental ; ce qui se prouve par la génération réciproque du Son fondamental & des Intervalles supérieurs. (Voyez le Systême de M. Tartini.) Or, quand la distance du Son fondamental au plis aigu de l’Intervalle générateur ou engendré, excede l’étendue du Systême Musical ou appréciable, tout ce qui est au-delà de cette étendue devant être censé nul, un tel Intervalle n’a point de fondement sensible & doit être rejetté de la pratique ou seulement admis comme Dissonant. Voilà,