Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/390

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dans le Chromatique, & simple dans le Diatonique ; le Diton même, ou la Tierce majeure, qui est un Intervalle composé dans le Diatonique, est incomposé dans l’Enharmonique. Ainsi, ce qui est systême dans un Genre, peut être Diastème dans un autre, & réciproquement.

IV. Sur les Genres, divisez successivement le même Tétracorde, selon le Genre Diatonique, selon le Chromatique, & selon l’Enharmonique, vous aurez trois Accords différens, lesquels, comparés entre eux, au lieu de trois Intervalles, vous en donneront neuf, outre les combinaisons & compositions qu’on en peut faire, & les différences de tous ces Intervalles qui en produiront des multitudes d’autres. Si vous comparez, par exemple, le premier Intervalle de chaque Tétracorde dans l’Enharmonique & dans le Chromatique mol d’Aristoxène, vous aurez d’un côté un quart ou 3/12 de Ton, de l’autre un tiers ou 4/12, & les deux cordes aiguës seront entr’elles un Intervalle qui sera la différence des deux précédens, ou la douzieme partie d’un Ton.

V. Passant maintenant aux rapports, cet Article me mene à une petite digression.

Les Aristoxéniens prétendoient avoir bien simplifié la Musique par leurs divisions égales des Intervalles, & se moquoient fort de tous les calculs de Pythagore. Il me semble cependant que cette prétendue simplicité n’étoit gueres que dans les mots, & que si les Pythagoriciens avoient un peu mieux entendu leur Maître & la Musique, ils auroient bientôt fermé la bouche à leurs adversaires.

Pythagore n’avoit pas imaginé le rapport des Sons qu’il