Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/647

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est Béquarre, il est H : ils ne connoissent, en solfiant, de Bémol que celui-là seul ; au lieu du Bémol de toute autre Note, ils prennent le Dièse de celle qui est au-dessous ; ainsi pour la Bémol ils solfient G s, pour mi Bémol D s, &c. Cette maniere de Solfier est si dure & si embrouillée, qu’il faut être Allemand pour s’en servir, & devenir toutefois grand Musicien.

Depuis l’établissement de la Gamme de l’Arétin, on a essayé en différens tems de substituer d’autres syllabes aux siennes. Comme la voix des trois premieres est assez sourde, M. Sauveur, en changeant la maniere de noter, avoit aussi changé celle de solfier, & il nommoit les huit Notes de l’Octave par les huit syllabes suivantes : Pa ra ga da so bo lo do. Ces noms n’ont pas plus passé que les Notes ; mais pour la syllabe do, elle étoit antérieure à M. Sauveur : les Italiens l’ont toujours employée au lieu d’ut pour solfier, quoiqu’ils nomment ut & non pas do, dans la Gamme. Quant a l’addition du si. (Voyez Si.)

À l’égard des Notes altérées par Dièse ou par Bémol, elles portent le nom de la Note au naturel, & cela cause, dans la maniere de solfier, bien des embarras auxquels M. de Boisgelou s’est proposé de remédier en ajoutant cinq Notes pour compléter le systême chromatique & donnant un nom particulier à chaque Note. Ces noms avec les anciens sont, en tout, au nombre de douze, autant qu’il y a de Cordes dans ce systême ; savoir, ut de re ma mi sa si sol be la sa si. Au moyen de ces cinq Notes ajoutées, & des noms qu’elles portent, tous les Bémols & les Dièses sont