Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/38

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Prophetes, qui seront à jamais l’honneur & le soutien de éloquence & de la poésie.

Quelles vives lumieres sortent de ce mont sacré à travers les ténebres de l’idolâtrie qui l’environnent ! L’ancien Parnasse s’abaisse devant lui, mais malgré les fables qui le dégradent & dans la sombre nuit du Paganisme, celui-ci laissé échapper des traits d’un feu pur & brillant. Combien de Solons, de Pompilius ont su guider leurs pas à la lueur d’une raison épurée, & n’ont pas craint de déclarer la guerre à l’ignorance ?

Mais sans nous arrêter à des exemples étrangers, ouvrons notre histoire ; comparons les siecles ténébreux avec ceux où les sciences ont fleuri ; & voyons eu abrégé ce que les grands Princes & les habiles Politiques ont pensé sur cette matiere.

Cette discussion nous fournira de tems en tems des traits agréables ; mais quelle sera notre admiration lorsque nous repasserons le regne de notre auguste Monarque ? Quel puissant protecteur des Lettres ! & de combien de saveurs les a-t-il honorées ! Dès l’âge le plus tendre, il ne s’est pas contenté de répandre en particulier ses bienfaits sur les Muses qui président à l’éducation de la jeunesse, il a voulu ensuite les doter avec une magnificence vraiment royal. Durant les horreurs de la guerre, il leur a procuré les douceurs d’un tranquille loisir ; & dés qu’il a donne la paix à l’Europe, il s’occupe tout entier du soin d’augmenter la gloire du nom François. Tandis qu’il parcourt ces monumens superbes, dresses par ses ancêtres, qu’il a lui-même réparés ou embellis ; & qu’il cherche les moyens de laisser à la postérité des preuves de son goût & de sa munificence ; un heureux génie lui suggére