Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/504

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défaut qu’une définition puiſſe avoir. Car après avoir aſſigné l’uſage de la fleur au profit de l’embrion quand elle y adhere, elle fait ſuppoſer totalement inutile celle qui n’y adhere pas. Et cela remplit mal l’idée que le Botaniſte doit avoir du concours des parties & de leur emploi dans le jeu de la machine organique.

Je crois que le défaut général vient ici d’avoir trop conſidéré la fleur comme une ſubſtance absolue, tandis qu’elle n’eſt, ce me ſemble, qu’un être collectif & relatif, & d’avoir trop rafiné ſur les idées tandis qu’il faloit ſe borner à celle qui ſe préſentoit naturellement. Selon cette idée, la fleur ne me paroît être que l’état paſſager des parties de la fructification durant la fécondation du germe ; de-là ſuit que quand toutes les parties de la fructification ſeront réunies, il n’y aura qu’une fleur. Quand elles ſeront ſéparées, il y en aura autant qu’il y a de parties eſſentielles à la fécondation ; & comme ces parties eſſentielles ne ſont qu’au nombre de deux, ſavoir, le piſtil & les étamines, il n’y aura par conſéquent que deux fleurs, l’une mâle & l’autre femelle qui ſoient néceſſaires à la fructification. On en peut cependant ſuppoſer une troiſieme qui reuniroit les ſexes ſéparés dans les deux autres. Mais alors ſi toutes ces fleurs étoient également fertiles, la troiſieme rendroit les deux autres ſuperflues, & pourroit seule ſuffire à l’œuvre, ou bien il y auroit réellement deux fécondations, & nous examinons ici la fleur que dans une.

La fleur n’eſt donc que le foyer & l’inſtrument de la fécondation. Une ſeule ſuffit quand elle eſt hermaphrodite. Quand elle n’eſt que mâle ou femelle il en faut deux, ſavoir, une de