LIVRE I. - CHAP. IX. 45 IIIQIDICDLIS de toutes SCS f0I`CCS contre liéII'&l'1gCI`, par UIIC cession avantageuse au public et plus encore Q eux-memes, ils ont pour ainsi dire acquis tout ce qu’ils ont donné : paradoxe qui s’explique aisément par la distinction des droits que le souverain et le propriétaire ont sur le meme fonds, comme on verra ci-apres. · Il peut arriver aussi que les hommes commencent Q s’unir avant que de rien posséder, et que s’emparant ensuite d’un terrain sufiisant pour tous, ils en jouissent en commun, ou qu’ils le partagent entre eux, soit également, soit selon des proportions établies par le souverain. De quelque maniére que se fasse cette acquisition, le droit que chaque particulier a sur son propre fonds est toujours subordonné au. droit que la communauté a sur tous (1); sans quoi il n’y aurait ni solidité dans le lien social, ni force réelle dans l’exercice de la souveraineté. Je terminerai ce chapitre et ce livre par une remarque qui doit servir de base a tOut le systéme social (2); c’est qu’au lieu de détruire l’égalité naturelle, le pacte fond_a- mental substitue au contraire une égalité morale et légi· time a ce que la nature avait pu mettre d’inégalité physique tinctement • route herbe qui porte son germe sur Ia terre et tous les bois qui y naissent ». Selon ce droit primitif de la nature, nul n`a de droit par- ticulier sur quoi que ce soit ct tout est en proie Q tous. Dans un gouvernement réglé, nul particulier n'a droit de rien occuper De lit est né le droit de propriété... _ (1) Bossuer, Politique tirée de I’Ec1·iture sdinte, liv. IV. art. 5. Unique Proposition. —. Le partage des bicns entre les hommes ct la division des hommes memes en peuples ct cn nations ne doit point altérer Ia société générale du genre humain. C’est ainsi que la loi remet en quelque sorte en communauté les biens qui ont été partagés pour la commodité publique et particuliére. . (2) Houses, De Cive, chap. r. — Ceux-la sont égaux qui peuvent choses égales, or ceux qui peuvent ce qu’il y a de plus grand et de pire, a savoir 6ter Ia vie, peuvent choses égales. Tous les hommes sont donc naturelle— ment égaux. Uinégalité qui régne maintenant a été introduite par la Ioi civile... · Moxrzsqumu, Esprit des lois, liv. VIII, chap. ut. — Dans l’Etat de nature lcs hommes naissent bien dans l’égalité, mais ils 11e sauraient y rester. La société la leur fait perdre et ils ne rcdeviennent égaux que par les lois.
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