Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/107

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en administration intérieure et en pouvoir de traiter avec l’étranger : tantot ils confondent toutes ces parties, et tantot ils les séparent;ils font du souverain un étre fantastique et formé de pieces rapportées; c’est comme s’ils composaient l’homme de plusieurs corps, dont l’un aurait des yeux, l’autre des bras, l’autre des pieds, et rien de plus. Les charlatans du Japon dépecent, dit-on, inn enfant aux yeux des Spcctateufs; puis jetant en l’air tous ses membres l’un aprés l’autre, ils font retomber l’enfant vivant et tout rassemblé. Tels sont a peu pres les tours de gobelets de nos politiques; aprés avoir démembré le corps social par un prestige digne de la foire, ils rassemblent les pieces on ne sait comment.

Cette erreur vient de ne s’étre pas fait des notions exactes de l’autorité souveraine, et d’avoir pris pour des parties de cette autorité ce qui n’en était que des émanations. Ainsi, par exemple, on a regardé l’acte de déclarer la guerre et celui de faire la paix comme des actes de souveraineté; ce qui n’est pas, puisque chacun de ces actes n’est point une loi, mais seulement une application de la loi, un acte particulier qui détermine le cas de la loi, comme on le verra clairement quand l’idée attachée au mot loi sera iixée (1). 8CdiIlC�SC d°CSIiH’lCI’ q’l1C la p’l1iSS8IlCC SO’l1YCI`8lDC peut etre p31’{&gCC, CI ie n’en sache aucune dc plus pernicieuse A l’Etat... Locxz, Du Gouvernement civil, Chap. IX. Das DIVBRSES FORHES DE SOCICTES. -— Parce q.1C les 10lS sont ’UIIC f0iS CI CD PCI] de temps f8iICS ODI ’UHC vertu constante et durable qui oblige a les observer et a s’y soumettre con- tinuellement, il est nécessaire qu’il y ait touiours quelque puissance sur pied qui f8SSC CXCCUICT CCS lois et COIISCPVC toute leur f0I’CC CI c’est ainsi QUC lc pouvoir législatif et le pouvoir exécutif se trouvent souvcnt séparés. Morrrzsquizu, Esprit des lois, liv. Xl, chap. vi. De Ia Constitution d’.4ng·Ieterre. — Il y a dans chaque Etat trois sortes de pouvoirs : la puis- sance legislative, la puissance exécutive des choses qui dépendent du droit des gens ct la puissance exécutive de celles qui dépendent du droit civil. (r) R. 7• Lettre de Ia Montague. — Par les principes établis dans le Contrat social, on voit que, malgré l’opinion commune, les alliances d’Etat a Etat, les declarations de guerre et les traités de paix ne sont pas des actes de SOUVCl’8il’lCIC, Hl8iS de gouvernement; ct CC SCl’l[iII1Cl’lI est COf�O1’IIlC C Pusage des nations qui ont le mieux connu les vrais principes du droit poli- tique. L’exercice extéricur de la puissance ne convient point au peuple; les