Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/157

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roo DU CONTRAT SOCIAL. C€PCI1Ci&I'1I, pOUI` ql1C le COYPS dll gOUVCI`I1CII`1CI'1I all UIIC existence, une vie réelle qui le distingue du corps de l’Etat; POLIY QUC tous SCS membres pL1lSSCI'1I agi? de COIICCIT et FC- pondre_A la fin pour laquelle il est institué, il lui faut un moi particulier, une sensibilité commune A ses membres, UIIC fOI'CC, l1l'1C VOIOIIIC PYOPYC ICI1dC il S8 COl’1SCl'V8Il0I'l. Cette existence particuliere suppose des assemblées, des conseils, un pouvoir de délibérer., de résoudre, des droits, des titres, des privileges qui appartien nent au prince exclu- sivement, et qui rendent la condition du magistrat plus honorable A proportion qu’elle est plus pénible. Les diffi- cultés sont dans la maniere d’ordonner dans le tout ce tout subalterne, de sorte qu’il n’altere point la constitution gé- nérale en alfermissant la sienne; qu’il distingue toujours sa force particuliere, destinée A sa propre conservation, de la force publique, destinée e la conservation de l’Etat, et qu’en un mot il soit toujours prét A sacriiier lc gouverne- ment au peuple, et non le peuple au gouvernement cratique la souveraineté réside dans la masse de tout le peuple, en sorte que c’est le peuple qui contracte avec lui-meme, et néanmoins ce contrat est regardé comme réel et valable. 11 est censé la conséquence du principe par lequel se prouve la réalité de la convention qui lie l‘Eglise et 1'Etat, savoir : que toute société forme un corps artificiel semblable A celui d’une personne morale. Et dans le cas qu’on vient de citer la Convention est entre les per- sonnes naturelles de tous les membres de la démocratie, chacun en parti- culier et la personne artificielle du souverain qui est composée de tous ces memes membres en commun. Bunrnuutqux. Principcs du droit politique. — Des qu’un peuple a transféré son droit A un souverain, on ne saurait supposer sans contradiction qu’il reste encore le maitre. Ainsi la distinction que font quelques politiques d’une sozcverairzeté réelle qui réside toujours dans le peuple et d’une souve- mineté acmelle qui appartient au roi est également absurde et dangereuse; il est ridicule de prétendre que meme apres qu’un peuple a déféré la sou- _ veraine autorité A un roi, il demeure pourtant en possession de cette meme autorité supérieure au roi meme. (i) R. Manuserit de Neuchdtcl, n¤ 7914. — Le but du gouvernement est Paccomplissement de la volonté générale, et ce qui l’empéche de parvenir A ce but, est l’obstacle des volontés particulieres". Sitot qu’un homme se compare aux autres, il devient nécessairement leur ennemi, car chacun voulant en son coeur etre le plus puissant, le plus heureux, le plus riche, ne peut regarder que comme un ennemi secret quiconque ayant le meme pro-