Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/224

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LIVRE III. - CHAP. XV. 167 s’élevérent a Rome dans les comices vinrent d’avoir ignoré ou négligé cette regle. Les consuls alors n’étaient que les présidents du peuple; les tribuns de simples orateurs(al: le sénat n’était rien du tout. · Q, Ces intervalles de suspension ou le prince reconnait ou 1 _ doit reconnaitre un supérieur actuel, lui ont toujours été redoutables; et ces assemblées du peuple, qui sont 1’égide du corps politique et le frein du gouvernement, ont été de tout temps l’horreur des chefs : aussi n’épargnent-ils jamais ni soins, ni objections, ni difficultés, ni promesses, pour en rebuter les citoyens. Quand ceux·ci sont avares, laches, pusillanimes, plus amoureux du repos que de la liberté, ils n , ne tiennent pas longtemps contre les efforts redoublés du gouvernement : c’est ainsi que, la force résistante augmen- tant sans cesse, l’autorité souveraine s’évanouit a la fin, et que la plupart des cités tombent et périssent avant le temps. l Mais entre l’autorité souveraine et le gouvernement arbitraire il s’introduit quelquefois un pouvoir moyen dont il faut parler. _ CHAPITRE XV nas népurés ou nEpnésnNTANTs b Sitot que le service public cesse d’étre la principale aifaire des citoyens, et qu’ils aiment mieux servir de leur i bourse que de leur personne, l’Etat est déja pres de sa ‘ ruine. F aut-il marcher au combat, ils payent des troupes et restent chez eux; faut-il aller au conseil, ils nomment des députés et restent chez eux. A force de paresse et d’argent, `V (a) A peu prés selon le sens qu’on donne é ce nom dans le parlement ’ d’Ang1cterrc. La rcssemblance de ccs emplois cut mis en conflit les consuls ct les tribuns, quand méme toute juridiction cut été suspenduc. (Note du Contra! social, édition de 1762.) '