Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE III. - CHAP. XV!. 173 CHA PITRE XVI QUE 1.’11~1s’r1‘1‘U‘r1oN DU ¤oUvERNEMENT N’1:s’r POINT UN CONTRAT Le pouvoir législatif une fois bien établi, il s’agit d`éta- blir de meme le pouvoir exécutif; car ce dernier, qui n’o- pere que par des actes particuliers, n’étant pas de l’essence - de l’autre, en est naturellement séparé. S’il était possible que le souverain, considéré comme tel, eut la puissance exécutive, le droit et le fait seraient tellement confondus, qu’on ne saurait plus ce qui est loi et ce qui ne l’est pas; et le corps politique, ainsi dénaturé, serait bientot en proie a la violence contre laquelle il fut institué. r Les citoyens étant tous égaux par lc contrat social, ce que tous doivent faire, tous peuvent le prescrire, au lieu que nul n’a droit d’exiger qu’un autre fasse ce qu’il ne fait pas lui-méme. Or c’est proprement ce droit, indispensable pour faire vivre et mouvoir le corps politique, que le sou- verain donne au prince en instituant le gouvernement. Plusieurs ont prétendu que l’acte de cet établissement était un contrat entre le peuple et les chefs qu’il se donne. contrat par lequel on stipulait entre les deux parties des conditions sous lesquelles l’une s’obligeait a commander et l’autre a obéir. On conviendra, je m’assure, que voila une étrange maniére de contracter. Mais voyons si cette opinion est soutenable (1). Premierement, l’autorité supreme ne peut pas plus se (1) Spmoza, Tractatuspoliticus, chap. v1.De monarchia. - Quum autem solitudinis metus omnibus hominibus insit, quia nemo in solitudine vires hab¢t UI SCSQ d¢f¢I`1dCl'B et C|�88d vitam necessaria SUDI COIIIPBFBTC pOSSiC, sequitur statum civilem homines natura Rppctete, nec iieri posse ut homi- nes eumdcm unquam penitus dissolvant. Ex discordiis igitur et seditionibus qua in civitate smpe concitantur nunquam tit ut cives civitatem dissolvant (ut in reliquis socictatibus sazpe