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Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/233

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176 DU CONTRAT SOCIAL. comment le peuple, qui n’est que souverain ou sujet, peut d€V€nlI‘ pI‘lt‘lC€ OU magistrat dans C€I`t&lI1€S ClI‘C0¤St3I1C€s. C’€St CIICOPC ici ql1C SC déCOI.1VI`€ UDB de CCS ét0t'iIl3.¤tCS propriétés du corps politique, par lesquelles il concilie des opérations contradictoires en apparence; car celle—ci se fait par une conversion subite de la souveraineté en démocratie, Cl'! sorte que, S8.¤S 3.LlCl1I1 Ch&1'1gCII1C¤t S€l‘lSlbl€, et seulement par UDB nouvelle I‘€l&tlO¤ dB tous h tOl.1S, lCS Clt0y€t'1S, deve- mls magistfats, paSS€l‘lt des actes généraux aux actes partl- culiers, et de la loi a l’exécution (1). (i) Honnzs, De Cive, chap. vu. - Ceux qui se sont assemblés pour former une société civile ont dés lors commencé une démocratie, car en ce qu’ils se sont assemblés de leur bon gré, on suppose qu'ils se sont obligés a con- sentir in ce qui serait résolu par le plus grand nombre, ce qui est propre- ment le gouvernement populaire, tandis que l'assemblée subsiste ou qu’on assigne le temps et le lieu pour la convoquer. ...Car si cela n’est déterminé, les particuliers ne sauraient ou se rencon- trer et ils se diviseraient en diverses factions... La démocratie n'est pas établie par des conventions que chaque particu- lier fasse avec le peuple, mais par des pactes réciproques qu’on fait les uns avec les autres. ll appert du premier en ce que, pour faire un accord, il faut qu’il y ait préalablement des personnes avec qui l‘on traite; or, avant que la société civile soit formée, le peuple ne subsiste pas encore en qualité d’une certaine personne, mais comme une multitude détachée, de sorte qu’en cet état le particulier n’a pas pu traiter avec le peuple. Mais, aprés que la société est établie, ce serait en vain que les particuliers traiteraient avec l’I•ltat, parce qu’on suppose que la volonté du peuple enferme celle du simple suiet qui a résigné tous ses intéréts au public, et que le peuple demeure etfectivement libre, ayant le pouvoir de se dégager quand il lui plait de toutes ses obligations passées. La monarchic tire son origine, de méme que l’aristocratie, de la puis- sance du peuple qui résigne son droit, c'est-a-dire l’autorité souveraine, a un seul homme. En laquelle transaction, il faut s’imaginer qu’on propose un certain personnage, célebre et remarquable par-dessus tous les autres auquel le peuple donne tout son droit, a la pluralité des suifrages; de sorte que comme cela il peut légitimement faire tout ce que le peuple pouvait entreprendre auparavant. Et, cette élection étant conclue, le peuple cesse d’étre une personne publique et devient une multitude confuse, d’autant qu’il ne formaituu corps régulier qu’en vertu de cette souveraineté dont il est dessaisi. La royauté est différente de l'aristocratie et du gouvernement populaire en ce que ces deux derniéres sortes ne demandent que certain temps et certain lieu ou l’on prenne des résolutions publiques, c’est-A-dire ou l’on exerce actuellement la puissance souveraine; mais la royauté délibére et conclut en tout temps et en tous lieux sans iamais interrompre le cours de sa charge.