Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/252

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LIVRE IV. -— CHAP. IV. xg5 Cette maxime était excellente; mais elle fut poussée si loin, qu’il en résulta enfin un changement, et certainement un abus dans la police. A Premiérement, les censeurs, aprés s’é`tre arrogé long- temps le droit de transférer arbitrairement les citoyens d’une tribu A Pautre, permirent A la plupart de se faire inscrire dans celle qui leur plaisait; permission qui sure- ment n’était bonne A rien, et 6tait un des grands ressorts de la censure. De plus, les grands et les puissants se faisant tous inscrire dans les tribus de la campagne, et les affran- chis devenus citoyens restant avec la populace dans celles de la ville, les tribus, en général, n’eurent plus de lieu ni de territoire, mais toutes se trouverent tellement mélées, qu’on ne pouvait plus discerner les membres de chacune que par les registres; en sorte que l’idée du mot tribu passa ainsi du réel au personnel, ou plutot devint presque une chimére. Il arriva encore que les tribus de la ville, étant plus A portée, se trouverent souvent les plus fortes dans les comices et vendirent l’Etat A ceux qui daignaient acheter les suf- frages de la canaille qui les composait (1). A l’égard des cuties, Pinstituteur en ayant fait dix en t chaque tribu, tout le peuple romain, alors renfermé dans les murs de la ville, se trouva composé de trente curies, dont chacune avait ses temples, ses dieux, ses officiers, ses pré- tres, et ses fétes, appelées compitalia, semblables aux paga- nalia, qu’eurent dans la suite les tribus rustiques (2). (1) Sxcomus, De antiquojurc civium romanorum, liv. I, chap. m. — Urba- nas autem cum multis ante annis ignominiosas essc coepisse putaverim tum maxime post annum CCCCXLIX quo. Q. Fabius censor humillimos homi- nes ex omnibus tribubus in quibus dispersi crant cxcretos in quatuor ur- banas conjecit... (2) Sicomus, chap. ur. — Triginta curiarum numerus idem perpetuo man- sit, curiz vero tribuum partcs non semper fuerunt. Non aucto tribuum nu- IT'l¢I'0, CUFISFUITI (BIRCH IIOII est HHIPIIHCHIUS. PI‘$I¢I'¢8 VCTO CUHI II'Ib�S qua- tuor factz essent urbanc, rcliqua: viro rusticz: XXXI a parti bus agri nominataz, (MHC!] H�ll$ C�I`l2 III 8gfO SUIII COIISIIIUIB. II8q.1¢ Cl1I'l$ ISDIUTD lll `UI`b¢