Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/398

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APPENDICE III. 325 ter toutes les maximes, et qu’en voyageant d’un pays A l’autre, il fal- lut changer d’inclinations et de principes comme de langage et de logement. Partout ou 1’on est, on doit respecter le prince et se sou- mettre a la loi, mais on ne leur doit rien de plus et le coeur doit toujours étre pour la patrie. Quand donc il serait vrai qu’ayant en vue le bonheur de la mienne, )’eusse avancé hors du royaume des principes plus convenables au gouvernement républicain qu’au mo- narchique, ou serait mon crime ?... 1.z·1··r1u: A M. vmuzzs (Paris, 23 novembre 1755). Le cinquiéme volume de 1’Encyclopédie parait depuis quinze jours; comme la lettre E n’y est pas achevée, votre article n’y a pu étre employé... L’article Encyclopédie qui est de Diderot fait l’ad- miration de tout Paris... 1.t:·r·rn¤ A` M. venues (Paris, 28 mars 1756). Vous étes content de l’article Economie; je le crois bien; mon coeur me l’a dicté et le votre l’a lu. M. Labat m’a dit que vous aviez dessein de l’employer dans votre Choix littéraire; n’oubIiez pas de consulter l’errata. ` co1~z1=·1=:ss1o1~as(1756). · Aprés quelques jours livrés a mon délire champétre, je songeai a ranger mes paperasses et a régler mes occupations. Je destinai, comme je1’avais toujours fait, mes matinées a la copie et mes aprés- diners a la promenade, muni de mon petit livret blanc et de mon crayon, car n’ayant jamais pu écrire et penser a mon aise que sub dio, ie n’étais pas tenté de changer de méthode et je comptais bien que la forét de Montmorency, qui était presque a ma porte, serait désor- mais mon cabinet de travail. J ’avais plusieurs écrits commencés, j’en fis la revue... Des divers ouvrages que j’avais sur le chantier, celui que je méditais depuis longtemps, dont je m’occupais avec le plus de soin, auquel ie voulais travailler toute ma vie et qui devait, selon moi, mettre le sceau a ma réputation, était mes Institutions politiques. I1 y avait treize a quatorze ans que j’en avais concu la premiere idée, lorsque étant a Venise, i’avais eu quelque occasion de remarquer les défauts de ce gouvernement si vanté. Depuis lors mes vues s’étaient beaucoup étendues par l’étude historique de la morale. J’avais vu que tout tenait radicalement a la politique et que, de quelque facon qu’on s’y prit, aucun peuple ne serait que ce que la nature de son gouvernement le ferait étre. Ainsi cette grande question du meilleur gouvernement possible me paraissait se réduire a celle-ci: quelle est