Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/465

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I I I I I I I I VI I I I I LETTRES ECRITES DE LA MONTAGNE I - 1.1:·rrnr-: imzmtizntz (Extraits). I

 On trouve dans l’E`mile la professsion de foi d’un prétre catho- q

lique, et dans l’Héloise celle d’une femme dévote. Ces deux pieces s’accordent assez pour qu’on puisse expliquer l’une par l’autre, et de I cet accord on peut présumer avec quelque vraisemblance que, si I l’auteur qui a publié les livres ou elles sont contenues ne les adopte pas en entier 1’unc et l’autre, du moins il les favorise beaucoup. De ces deux professions de foi, la premiere, étant la plus étendue et la seule ou l’on ait trouvé le corps du délit, doit étre examinée par pré- férence. Cet examen, pour aller a son but, rend encore un éclaircissement nécessaire; car remarquez bien qu’éclaircir et distinguer les proposi- tions que brouillent et confondent mes accusateurs, c’est leur ré- pondre. Comme ils disputent contre l’évidence, quand la question est bien posée, ils sont réfutés. . Je distingue dans la religion deux parties,outre la forme du culte, qui n’est qu’un cérémonial. Ces deux parties sont le dogme et la morale. Je divise les dogmes encore en deux parties; svoir celle qui, posant les principes de nos devoirs, sert de base a la morale, et celle qui, purement de foi, ne contient que des dogmes spéculatifs. De cette division, qui me parait exacte, résulte celle des senti- ments sur la religion, d’une part en vrais, faux ou douteux, et de l’autre en bons, mauvais ou indifférents. Le jugement des premiers appartient A la raison seule; et si les théologiens s’en sont emparés, c’est comme raisonneurs, c’est comme professeurs de la science par laquelle on parvient a la connaissance du vrai et du faux en matiére de foi. Si l’erreur en cette partie est nuisible, c’est seulement a ceux qui errent, et c’est seulement un pré- judice pour la vie a venir, sur laquelle les tribunaux humains ne pen- q vent étendre leur competence. Lorsqu’ils connaissent de cette matiére, I ` ` I I ` I