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Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/95

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38 DU CONTRAT SOCIAL. lui faire envisager ce qu’il doit a la cause commune comme une contribution gratuite, dont la perte sera moins nuisible ' 811X HIJIYCS q�C le PHYCIIICIII Il’Cl`1 est OI`1éI`Cl1X p0�l` lui; et regardant la personne morale qui constitue l’Etat comme - U1'} étre de I`3lSOl'l, p8I`CC (IUC CC I1`CSI PHS UI`! l'1OIDl'I1C, jouirait des droits du citoyen sans vouloir remplir les devoirs du sujet, injustice dont le progres causerait la ruine du corps politique. Afin donc que le pacte social ne soit pas un vain for- mulaire (1),il renferme tacitement cet engagement,qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d’obéir it la volonté générale y sera contraint par tout le corps (2) : ce qui ne signifie autre chose sinon qu’on le forcera (1) Gnorws, Du Droit de la Guerre et de Ia Paix, liv. III, chap. v. — Toutes les sociétés ont ceci de commun qu’en matiére des choses pour lesquelles chaque société a été établie, tous les membres de la société doivent se soumettre au corps ou la plus grande partie du corps qui le re- ‘ présente. Car on doit certainement présumer que ceux qui ont formé la société ont voulu qu’il y ait quelque moyen de décider les atfaires... _ L’union de plusieurs chefs de famille en un corps de peuple ou d’Etat donne au corps sur les membres le plus grand droit qu’il puisse avoir. Car c’est la plus parfaite de toutes les sociétés et il n’est aucune action extérieure de l’homme qui ne se rapporte par elle-méme a cette société ou ne puisse s’y rapporter a cause des circonstances. C’est pourquoi Aristote a dit que les lois ordonnent de toutes sortes de choses. (2) Houses, De Cive, chap. xw. — Pour ce qu’en vertu du contrat pour lequel tous les citoyens se sont obligés l’un a l’autre d’obéir a l’Etat, c’est- a·dire a la souveraine puissance... et de lui rendre une obéissance absolue et générale". nait une obligation particuliere de garder toutes et chacune des lois civiles que ce pacte comprend toutes ensemble, il est manifeste que le sujet qui renonce a cette générale convention de l’obéissance renonce en méme temps a toutes les lois de la société civile, ce qui est un crime d’autant plus énorme que quelque autre offense particuliére, que l’habi- tude de faillir perpétuellement est bien moins pardonnable qu’une simple omission de quelque faute. Et c’est la proprement le péché qu’on nomme crime de lése-majesté". Spinoza, Tractatus politicus, chap. ru. — Videmus itaque unumquem· que civem non sui, sed civitatis juris esse, cuius omnia mandata tenetur exsequi, nec ullum habere jus, decernendi quid eequum, quid iniquum, quid pium quidve impium sit; sed contra quia imperii corpus una veluti meme duci debet et consequenter civitatis voluntas pro omnium voluntate habenda est, id quod civitas justum ct bonum esse decrevit, tanquam unoquoque decretum censendum est atque adeo quamvis subditus civitatis esse decreta iniqua esse censeat, tenetur nihilominus eadem exsequi.