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La Monongahéla

çais et leurs alliés se reposèrent pendant la nuit, et le lendemain, une heure après le lever du soleil, 29 août, ils se mirent en ordre de bataille.

« Rouville adressa une courte allocution à ses canadiens, ils firent ensuite leur prière, puis s’élancèrent contre le fort où on leur fit une vigoureuse résistance. Ils y entrèrent cependant, la hache à la main, et y mirent le feu. Les maisons furent ensuite attaquées et prises l’une après l’autre. Une centaine d’Anglais furent tués, parmi lesquels les sieurs Wainwright, commandant du fort, et Rolf, ministre du lieu. On fit un grand nombre de prisonniers ; mais on n’eut pas le temps d’emporter le butin.

« Déjà, dans tous les forts et les villages voisins, les tambours et les trompettes appelaient aux armes, et il n’y avait pas un moment à perdre si l’on voulait assurer la retraite. À peine le détachement avait-il parcouru une demi-lieue, qu’il tomba dans une embuscade que leur avaient préparé soixante-dix hommes à l’entrée d’un bois. En s’approchant de ce lieu, les Canadiens essuyèrent la décharge des ennemis sans broncher d’une semelle ; il n’y avait pas à reculer, car les derrières étaient déjà remplis de gens de pied et de cheval qui les suivaient de près. On prit sans balancer le parti de forcer l’embuscade : chacun jeta son paquet de vivres et de hardes et sans s’amuser à tirer, tous s’élancèrent dans les bois et en vinrent d’abord aux armes blanches. Étonnés