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La Monongahéla

L’amiral anglais mit à la voile pour Québec le 30 juillet ; mais ayant compris que le Humbec et le Devonshire, vaisseaux de quatre-vingts canons, n’étaient pas propres à remonter le St-Laurent, il les renvoya en Angleterre, et hissa son pavillon à bord de l’Edgar, de soixante-dix canons.

Les ressources dont M. de Vaudreuil disposait étaient bien faibles pour faire face à une invasion par mer et par terre aussi formidable. La nouvelle en était parvenue à Québec dès le départ de la flotte de Boston.

« Cependant le temps s’écoulait, remarque la mère Juchereau de St Ignace, et l’on n’entendait point parler de la flotte ; les vents semblaient lui être favorables, et elle n’avançait point ; plusieurs personnes étaient tentées de croire que tout ce qu’on avait dit de cet armement était faux. Cependant, le quinze octobre, on vint dire à Québec, que deux gros vaisseaux avaient voulu mettre à terre quinze lieues d’ici et que les habitants avaient tiré sur les chaloupes. »

Une telle nouvelle réveilla toutes les alarmes.

M. de Vaudreuil, impatient de savoir à quoi s’en tenir, accepta l’offre de Nicolas de Neuville qui s’engageait à aller à la découverte et qui partit immédiatement en barque avec quarante hommes sous ses ordres.

Il y avait huit jours que le jeune homme était