Page:Rousseau - La Sagesse de Jean-Jacques, 1878, éd. Roget.djvu/17

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— L’occasion de faire des heureux est plus rare qu’on ne le pense ; la punition de l’avoir manquée est de ne plus la retrouver.

— Il n’est point de route plus sûre pour aller au bonheur que celle de la vertu. Si on y parvient, il est plus pur, plus solide et plus doux par elle ; si on le manque, elle seule peut en dédommager.

— Il n’est pas si facile qu’on pense de renoncer à la vertu. Elle tourmente longtemps ceux qui l’abandonnent, et ses charmes, qui sont les délices des âmes pures, sont le premier supplice du méchant qui les aime encore et n’en saurait plus jouir.

— La conscience ne trompe jamais une âme qui la consulte sincèrement.

— Il faut rougir de faire une faute et non de la réparer.

— Ce n’est pas quand une vilaine action vient d’être faite qu’elle nous tourmente ; c’est quand, longtemps après, on se la rappelle ; car le souvenir ne s’en éteint point.

— La patience, la douceur, la résignation, l’intégrité, la justice impartiale, sont un bien qu’on emporte avec soi et dont on peut s’enri-