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bien que qui que ce soit, et, la fortune aura beau le faire changer de place, il sera toujours à la sienne. (Emile)

— Que fait cet homme riche, ce père de famille si affairé et forcé, selon lui, de laisser ses enfants à l’abandon ? Il paye un autre homme pour remplir des soins qui lui sont à charge. Ame vénale ! crois-tu donner à ton fils un autre père avec de l’argent ? Ne t’y trompe point ; ce n’est pas même un maître que tu lui donnes, c’est un valet, il en formera bientôt un second.

(Emile.)

— La vie triste et mesquine des pères et mères est presque toujours la première source du désordre des enfants.

— Les pères doivent à leurs enfants l’exemple de la vie de l’homme et du bonheur attaché à la sagesse.

— Pour aimer la vie paisible et domestique il faut la connaître ; il faut en avoir senti les douceurs dès l’enfance. Ce n’est que dans la maison paternelle qu’on prend du goût pour sa propre maison, et toute femme que sa mère n’a point élevée n’aimera point élever ses enfants.

— J’aimerais autant exiger qu’un enfant eût cinq pieds de haut que du jugement à dix ans.