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son auteur. Le ministre de la vérité ne tyrannise point ma raison, il l’éclaire.

(Profess. du vicaire.)

— M’apprendre que ma raison se trompe, n’est-ce pas réfuter ce qu’elle m’aura dit par vous ? Quiconque veut récuser la raison doit convaincre sans se servir d’elle.

— Tout ce qui nous est nécessaire à savoir pour être saints, nous paraît clair dans l’Evangile ; qu’avons-nous besoin d’entendre le reste ?

(L. de la Mont.)

— Soyons hommes de paix, soyons frères ; unissons-nous dans l’amour de notre commun Maître, dans la pratique des vertus qu’il nous prescrit. Voilà ce qui fait le vrai chrétien.

— Arracher toute croyance en Dieu du cœur des hommes, c’est y détruire toute vertu. C’est mon opinion. Monsieur ; peut-être est-elle fausse, mais tant que c’est la mienne, je ne serai point assez lâche pour vous la dissimuler.

— L’orgueilleuse philosophie mène à l’esprit fort, comme l’aveugle dévotion mène au fanatisme. Evitez ces extrêmes, restez toujours ferme dans la voie de la vérité. Osez confesser Dieu chez les philosophes ; osez prêcher l’humanité aux intolérants.