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Je désire d’être toujours uni extérieurement à l’église comme je le suis dans le fond de mon cœur ; et quelque consolant qu’il soit pour moi de participer à la communion des fidèles, je le désire autant pour leur édification que pour mon propre avantage, car il n’est pas bon que l’on pense qu’un homme de bonne foi qui raisonne, ne peut être un membre de Jésus-Christ.

(Déclaration faite au pasteur de Motiers en 1762.)

— Je sais supporter dans les autres des manières de penser qui ne sont pas les miennes ; pourvu que nous soyons tous unis en Jésus-Christ, c’est là l’essentiel. Je vous renouvelle, Monsieur, la déclaration de la résolution ferme et sincère où je suis, de vivre et mourir dans la communion de l’Eglise Chrétienne Réformée.

(L. au pasteur de Montmollin, 1762.)

— Nul homme ne respecte plus que moi l’Evangile, il est, à mon gré, le plus sublime de tous les livres ; quand tous les autres m’ennuient, je reprends toujours celui-ci avec un nouveau plaisir et quand toutes les consolations humaines m’ont manqué, jamais je n’ai recouru vainement aux siennes. Mais enfin, c’est un livre, un livre ignoré des trois quarts du monde ; croirai-je qu’un Scythe ou un Africain soient moins chers au Père commun que vous et moi, et pour-