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quoi croirai-je qu’il leur ait ôté plutôt qu’à nous les ressources pour le connaître ? Non, mon digne ami, ce n’est point sur quelques feuilles éparses qu’il faut aller chercher la loi de Dieu, mais dans le cœur de l’homme où sa main daigna l’écrire.

(L. à Vernes, 1758.)

— Quelque respect que je doive au texte sacré, j’en dois encore plus à son Auteur et j’aimerais mieux croire la Bible falsifiée ou inintelligible que Dieu injuste ou malfaisant.

(L. à d’Alembert.)

— Reste la religion de l’homme ou le christianisme, non pas celui d’aujourd’hui, mais celui de l’Evangile, qui en est tout-à-fait différent. Par cette religion sainte, sublime, véritable, les hommes, enfants du même Dieu, se reconnaissent tous pour frères, et la société qui les unit ne se dissout pas même à la mort.

— Bien que le christianisme soit une institution de paix, qui ne voit que le christianisme dogmatique ou théologique est par la multitude et l’obscurité de ses dogmes, surtout par l’obligation de les admettre, un champ de bataille toujours ouvert entre les hommes.

(Lettres de la Montagne.)