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— Les chrétiens paisibles diront aux chrétiens disputeurs : « Nous ne savons pas bien si nous croyons en Jésus-Christ dans votre idée, parce que nous ne l’entendons pas ; mais nous tâchons d’observer ce qu’il nous prescrit. Nous sommes chrétiens, chacun à notre manière : nous, en gardant sa parole, et vous, en croyant en lui. Sa charité veut que nous soyons tous frères ; nous la suivons en vous admettant pour tels ; pour l’amour de lui, ne nous ôtez pas un titre que nous honorons de toutes nos forces, et qui nous est aussi cher qu’à vous. » (Id.)

— Il nous importe que nos ministres jouissent eux-mêmes de la paix qu’ils nous font aimer et que d’odieuses disputes de théologie ne troublent plus leur repos ni le nôtre.

(L. à D’Alembert)

— Nos prosélytes disent : Admettez avec nous les principes des devoirs de l’homme et du citoyen ; du reste, croyez tout ce qu’il vous plaira.

— Dans un pays gouverné par nos prosélytes., il n’y aura d’impies que les méchants, ni de fidèles que les gens de bien. (Id.)

— Ce qui m’a donné le plus d’éloignement pour les dévots de profession, c’est cette âpreté de mœurs qui les rend insensibles à l’humanité