Louis Gravel s’empressa de suivre le soldat, inquiet, troublé, pressentant un malheur sans pouvoir se l’expliquer.
Aussitôt qu’il fut en présence de Dorothée, qui était assise dans une salle basse du château, celle-ci se leva, souleva son voile et sans prononcer un mot lui présenta la lettre.
Louis ne put retenir un cri d’étonnement en reconnaissant la nourrice de Claire. Aussitôt que le soldat se fut retiré sur un signe :
— Est-ce que votre maîtresse serait malade ? s’écria-t-il en saisissant les deux mains de la vieille femme.
— Hélas ! la pauvre enfant, Dieu voulut qu’elle ne fut que malade !…
— Que dites vous ?
— Quelle fut morte même…
— Mais, de grâce, parlez… expliquez-vous…
— Non, lisez plutôt.
Louis Gravel rompit le cachet d’une main fiévreuse, et dès les premières lignes, il étreignit son front de sa main droite restée libre.
Dorothée suivait sur son visage décomposé la tempête qui s’amoncelait dans le cœur du jeune homme à mesure qu’il avançait dans sa lecture.
— Oh ! oui, j’y vais, mon adorée, j’y vole et