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Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/127

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XX

AUX URSULINES.


Le lecteur ne pourra s’imaginer la joie qui envahit son âme, quand Claire apprit par Dorothée que son père devait la vie à Louis Gravel. Et pourtant n’allait-elle pas le perdre à tout jamais pour accepter un mari d’avance exécré ?

L’ébranlement nerveux, les émotions que la jeune fille avait subies depuis quelques jours, déterminèrent une fièvre cérébrale qui faillit l’emporter.

On se fit un devoir de cacher son état à son père qui ne l’apprit que quand le danger fut complètement disparu.

Sa jeunesse et sa forte constitution triomphèrent du mal cependant, et deux semaines après l’accident, le docteur Arnoux, qui, avait défendu toute émotion vive jusque là, lui permit de recevoir quelques amies.

Mais la convalescence devait être longue, ce qui força M. de Godefroy, à la rage de Bigot et à la grande joie de la jeune fille, d’ajourner son mariage indéfiniment.

— Courage, mon enfant, disait Dorothée ; quelque chose me dit que M. Bigot va faire