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mentir le proverbe : différer n’est pas perdu ! Et la jeune fille souriait avec espoir et bonheur.

— Les bonnes sœurs, reprenait la vieille nourrice, qui sont si heureuses de vous avoir au milieu d’elles, m’assurent que vous en avez pour deux mois au moins. D’ici là, il peut se passer tant de choses.

— Et…tu n’as pas de nouvelles à me donner de mon père aujourd’hui ?

— Je l’ai vu ce matin…et une autre personne aussi.

— Qui donc ? fit la jeune fille en tressaillant de plaisir sachant bien quelle était cette autre personne.

— À part quelques douleurs et la privation de vous voir, il est très-bien, votre cher père, chez M. Bigot, qui le dorlote.

— J’en suis bien heureuse.

Et la jeune fille resta silencieuse attendant que Dorothée prononça un autre nom.

— Ah ! petit masque, reprit celle-ci en la câlinant, vous voudriez bien que je vous donne aussi des nouvelles de quelqu’un qui vous intéresse plus que votre père en ce moment.

— Dorothée…