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Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/200

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XXX

PAUVRE CLAIRE !…

Sept jours s’écoulèrent ainsi. Sept longues et immortelles, journées, pendant lesquelles Claire passa successivement par toutes les angoisses du désespoir et tous les frissonnements de l’espérance.

Andréa n’avait pas reparu.

Tantôt Pierre, tantôt La Grêlée lui apportaient à manger et renouvelaient les bougies.

Ni l’un, ni l’autre ne lui adressait la parole, et Claire se gardait même de lever les yeux sur eux.

La Grêlée arrêtait parfois sur la jeune fille un œil chargé de haine.

Pierre ne pouvait se défendre chaque fois d’un regard de convoitise de plus en plus ardent.

Mais c’était tout.

Claire pleurait quelquefois et priait toujours.

La douleur avait cependant raison souvent de sa prière, et alors, songeant à son cher Louis, à son père, à Blanche, à tous ceux qu’elle aimait, et que peut-être elle ne reverrait plus,