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XXXIII

LA PROVOCATION


À trois heures de relevée, le lendemain, il y avait réunion des principaux chefs de la colonie et des généraux, dans le but de modifier la disposition des troupes françaises, nécessitée par le changement du système d’attaque de l’ennemi qui se prépaient à quitter sa position du Saut Montmorency.

La séance fut très-orageuse, et Bigot, qui était arrivé une des derniers dans une toilette flamboyante, y fut superbe et de la dernière insolence, ce qui lui valut les objurgations du gouverneur, qui présidait, et les fines railleries de MM. de la Corne St Luc, de St Ours, ses ennemis personnels.

Aussitôt après la séance, M. de Vaudreuil invita Bigot à le suivre dans son cabinet sous le prétexte de lui donner certaines instructions concernant le département des vivres.

Avec sa franchise ordinaire, M. de Vaudreuil accusa l’intendant d’avoir ou fait enlever Claire de Godefroy et le somma, au nom de son père, de la lui rendre.

Bigot le prit de son haut et menaça le gou-