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— Eh ! bien ! vous n’en accuserez que vous-mêmes, si vous arrivez trop tard et je vais tout vous dire.

La jeune fille raconta alors comment elle avait été enlevée, les dangers qu’elle avait courus avec Pierre Maillard, La Grêlée d’abord et Bigot ensuite ; comment elle s’était protégée ; ses angoisses, ses larmes, son désespoir et finalement le complot qu’elle avait surpris, formé entre Bigot, de Péan et Vergor, de livrer la ville aux Anglais, complot dont nous connaissons tous les détails.

Mais ce que le lecteur ignore et ce que nous allons lui dire en quelques lignes, c’est la manière dont la jeune fille s’était échappée de sa prison.

Nous l’avons quittée au moment où les trois complices s’éloignaient du château, murmurant dans son indignation :

— Oh ! les infâmes ! les infâmes !

Elle tomba anéantie dans un fauteuil.

— Hélas ! comment faire ? comment les prévenir et empêcher cette infamie de réussir ? se dit-elle en se tordant les mains de désespoir.

En vain songea-t-elle ainsi pendant de longues heures, la situation lui semblait sans issue.