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rassurée, et pénétra dans l’appartement dont nous parlions tout à l’heure, qu’elle traversa pour ouvrir une seconde porte placée à l’autre extrémité. Un escalier en spirale se présenta dans lequel elle s’engagea bravement et qui la conduisit dans une cave. Elle remonta alors pour se procurer de la lumière, puis redescendit et examina les lieux. Une porte basse attira son attention et elle présuma que les visiteurs de la nuit précédente avait dû passer par là.

En examinant de plus près, la jeune fille remarqua avec joie que cette porte n’était fermée qu’au verrou. Elle se disposait à l’ouvrir quand une réflexion l’arrêta : n’était-il pas à craindre que les abords du château fussent surveillés et qu’elle fut reprise dans sa fuite, ce qui la perdait infailliblement ? N’était-il pas imprudent de se risquer en plein jour en supposant même qu’elle n’eût pas à redouter la surveillance immédiate des alentours ?

Ces considérations l’arrêtèrent et elle se décida à attendre la nuit pour agir.

En jetant un regard prudent par une des fenêtres, Claire aperçut Pierre Maillard étendu sur l’herbe à quelque distance du château, les yeux fixés sur le second étage, ce qui ne fit que la convaincre qu’elle avait pris une sage résolution.

Le soir, quand La Grêlée lui apporta son souper :