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bataillon de Guyenne prit position entre la ville et l’ennemi, que sa présence contenait.

L’armée de Beauport, depuis quelques jours, était réduite à six mille hommes. Pour la garde du camp, il fallut laisser les deux bataillons de Montréal, composés d’environ quinze cents hommes, qui s’avancèrent cependant jusqu’à la rivière St Charles quand M. de Vaudreuil se rendit à l’armée, vers sept heures du matin, moment où il fut exactement informé par Louis Gravel qui arrivait avec Claire, que l’ennemi était en position sur les Plaines d’Abraham.

Suivant ce calcul, Montcalm avait donc sous ses ordres environ quatre mille cinq cents hommes.

Sans donner aux derniers détachements qui lui arrivaient de la gauche le temps de reprendre haleine, le général, craignant que l’ennemi eût le temps de se fortifier, donna le signal d’attaquer de suite, ce qui le perdit.

Montcalm se rendait coupable d’ailleurs de plusieurs autres fautes qui surprennent de la part d’un général de sa réputation. Ainsi, le jugement porté par un officier présent à la bataille paraîtra juste, même aux personnes qui s’y entendent peu en stratégie militaire :

« En apprenant que l’ennemi était à terre, dit cet officier, il devait passer des ordres, à