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Québec et Montréal, de lâcheté, de pillage, de brigandage, l’auteur s’est dit que l’écrivain canadien avait un devoir sacré à remplir : défendre sa nationalité calomniée, outragée.

La tâche est facile.

Bon sang ne ment pas !

Il suffit d’ouvrir notre histoire et de rappeler les luttes mémorables que nos pères soutinrent avec tant de vaillance en Amérique, luttes dans lesquelles, se battant contre des forces supérieures en nombre, le plus souvent cinq, dix contre un, ils ne succombèrent que le jour où la mère-patrie les abandonna. Voilà pour le courage.

Quand nos adversaires nous accusent de pillage, de brigandage, ils nous font la partie belle et nous pouvons leur renvoyer avec plus de vérité l’accusation. Mais il suffit encore ici, pour répondre à nos calomniateurs, de leur faire lire l’histoire et de leur rappeler les exploits de leurs aïeux sous ce rapport.

Bon sang ne ment pas !…

Voici ce que l’évêque de Québec, du lendemain de la victoire des Anglais, écrivait au ministre de Louis XV en date du 9 novembre 1759.

« On raisonne ici beaucoup, dit-il, sur les