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Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/40

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La jeune fille resta longtemps hésitante, tenant de la main gauche le bouquet, et les yeux rivés sur le papier caché dans les fleurs.

La main droite était pendante…

Claire rougissait et pâlissait tour à tour… Parfois elle avançait la main, puis son bras retombait inerte.

Les pensées les plus opposées surgissaient dans son esprit et lui causaient les sensations les plus vives.

Longtemps elle fut ainsi, émue, inquiète, anxieuse, incertaine, tremblante.

Tout-à-coup, elle crut entendre marcher près d’elle — … Elle tressaillit vivement.

Dans un mouvement brusque le bouquet lui échappa…

Il tomba sur le plancher, et le billet se détachant, voltigea à quelque distance.

Claire se baissa vivement, et ramassa et les fleurs, et le papier……

Le papier était déplié… C’était une lettre… Les yeux s’arrêtèrent sur l’écriture et elle lut.

« Mademoiselle.

« Vous savez que je vous aime, ce qui me fera pardonner ma hardiesse. Quoique je ne vous l’aie jamais dit, tout en moi doit vous en parler,