Aller au contenu

Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 50 —

ment, puis venant se placer en face de M. de Godefroy :

— Mon cher monsieur de Godefroy, dit-il, en prenant la main de son interlocuteur, croyez-vous que je sois trop vieux pour songer à me marier !

— Allons donc ! trop vieux… vous ?

— Alors, voulez-vous de moi pour gendre ?

M. de Godefroy ne pouvant croire à ce qu’il se figurait un bonheur suprême, regarda Bigot pour constater si c’était une plaisanterie, mais il vit bien que le doute n’était pas permis et que la demande était sérieuse.

Alors la joie inonda son âme et il s’empressa d’accourir, après avoir donné une réponse favorable, auprès de sa fille pour lui faire part d’un pareil bonheur, ne doutant pas qu’il allait combler, tous ses vœux.

Claire était à prier dans son oratoire, quand elle s’entendit appeler par Dorothée :

— Mademoiselle ! mademoiselle ! votre père vous demande au salon.

La jeune fille s’empressa de descendre.

Son père l’attendait rayonnant, le sourire épanoui sur les lèvres.