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Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/55

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fille, belle et séduisante comme la vôtre, ne peut demeurer seule sans une main pour la protéger et pour écarter ceux qui voudraient lui faire prendre une voie mauvaise.

— Eh ! oui ! et cette pensée me tourmente encore.

— Il y a un moyen de vous tranquilliser, reprit en souriant Bigot.

— Lequel ?

— Placez près de mademoiselle Claire un protecteur naturel en lui donnant un mari.

— Un mari ? Mais où le trouver ?

— Oh ! la tâche est facile. Mademoiselle Claire est jeune, jolie, instruite, spirituelle, aimable ; elle est de bonne maison et vous occupez une position élevée, un mari se rencontrera vite, pourvu que vous la montriez.

— Oui, mais il me faut des garanties de bonheur pour ma fille.

— Qu’entendez-vous par là ?

— J’entends que je voudrais un mari qui ne serait ni trop jeune pour m’inspirer de l’inquiétude, ni trop vieux pour inspirer des regrets à Claire. Je voudrais aussi qu’il fut galant, aimable et bon, comme ma fille.

Bigot se leva et fit un tour dans l’apparte-