Elle fut longtemps silencieuse et sans faire un mouvement.
Son regard était fixe, sa paupière à demi baissée, son œil atone.
Tout-à-coup elle tressaillit : ses épaules se soulevèrent agitées par un mouvement convulsif, elle se laissa tomber à deux genoux sur son prie-Dieu et elle éclata en sanglots.
Puis elle se calma peu à peu, et se replongeant dans ses réflexions, elle se mit à contempler plus froidement la position dans laquelle la mettait la demande de Bigot.
— Que faire ? se dit-elle à haute voix. Quel parti prendre ?
Elle se leva et se mit à se promener à pas lents, les bras pendants, les mains jointes.
— Que faire ? répéta-t-elle. Je n’aime pas M. Bigot. J’ai sans doute pour lui de la reconnaissance, de la sympathie, peut-être…… mais je ne l’aime pas et j’en aime un autre.
Elle s’arrêta, et laissant retomber ses bras avec une expression de désespoir :
— Oui, j’en aime un autre, continua-t-elle…… et celui-là ne sera jamais mon mari ! Mon Dieu, que je suis donc malheureuse ! Et personne pour m’aviser, me conseiller……
Ô ma mère, ma sainte mère ! guidez-moi !…