uoique la Julie, qui depuis longtemps était sous presse, ne parût
point encore à la fin de 1760, elle commençait à faire grand bruit. Madame
de Luxembourg en avait parlé à la cour, madame d’Houdetot à Paris. Cette
dernière avait même obtenu de moi, pour Saint-Lambert, la permission de la
faire lire en manuscrit au roi de Pologne, qui en avait été enchanté.
Duclos, à qui je l’avais aussi fait lire, en avait parlé à l’Académie. Tout
Paris était dans l’impatience de voir ce roman ; les libraires de la rue
Saint-Jacques et celui du Palais-Royal étaient assiégés de gens qui en
demandaient des nouvelles. Il parut enfin, et son succès, contre
l’ordinaire, répondit à l’empressement avec lequel il avait été attendu.
Madame la Dauphine, qui l’avait lu des premières, en parla à M. de