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Page:Rousseau - Les exploits d'Iberville, 1888.djvu/208

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Les Exploits d’Iberville

— Pare à virer !

Ce commandement vint sortir l’équipage de sa torpeur, et quand le navire eût repris sa course, alors les cris de joie retentirent parce que l’espoir était entré de nouveau dans les cœurs.

Derechef d’Iberville courait à l’ennemi et voulait en finir de suite avec l’Hudson Bay avant que le Derring put le rejoindre.

Le commandant s’approcha d’Urbain qui n’avait pas quitté d’un instant son poste de combat.

— N’est-ce pas fantasmagorique qu’un désastre comme celui-là ! dit-il au jeune officier. Je n’aurais jamais espéré un tel résultat. Eh bien ! mon cher Urbain, nous en rappellerons, et si le troisième navire nous donne seulement une heure de répit, je crois pouvoir assurer que nous nous présenterons dans la baie avec une ou deux prises à la remorque.

— Certes, mon commandant, répondit le jeune homme, l’officier qui a la charge de ce vaisseau ne me paraît pas bien fort, et s’il conserve la même allure, nous avons bien deux heures à nous.

— Dieu le veuille ! fit d’Iberville,

— C’est cause à la bonne Ste-Anne ! dirait Fanfan à ses camarades toujours au pied du grand mat. Aussi je lui promets un cierge long comme Cacatoès.

Le Pélican marchait avec rapidité. D’Iberville