Page:Rousseau - Les exploits d'Iberville, 1888.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
216
Les Exploits d’Iberville

étonné. Qu’est-ce que cela veut dire ?… Donne, mon enfant

Le mousse lui passa le papier, mais à peine y eût-il jeté les yeux qu’il bondit et lança une bruyante exclamation.

— Où est le messager ? demanda-t-il.

— Sur le pont, mon commandant.

— Amène-le ici. Ou plutôt non, j’y vais moi-même. Attendez-moi ici ! reprit-il en s’adressant à Urbain fort intrigué, mais dont le respect tenait sur les lèvres les questions indiscrètes.

D’Iberville monta sur le pont, échangea quelques mots avec le messager et le suivit dans son canot qui fit force de rames vers l’Hudson Bay.

Le commandant fut absent à peu près une heure et revint avec une physionomie si joyeuse, que la figure vent de bout de Cacatoès ce matin-là, en fut éclairée.

À peine le commandant eût-il mis le pied sur son vaisseau, qu’il demanda Urbain.

— Il n’est pas sorti de votre carré, mon commandant ! lui répondit un matelot de tribord.

D’Iberville y descendit et trouva effectivement le jeune homme qui, encore mal remis des fatigues du combat de la veille, s’était endormi en l’attendant. Mais le bruit de la porte, en se refermant l’éveilla.

Le jeune homme se leva vivement et prit aussitôt