Aller au contenu

Page:Rousseau - Les exploits d'Iberville, 1888.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
219
Les Exploits d’Iberville

— Pardon, mon commandant, dit-il, pardon de cette défaillance, mais ça été plus fort que moi…

— Me croyez-vous capable, mon enfant, de vous faire un crime de me montrer que vous avez un cœur ?

— Ah ! laissez-moi courir…

— Inutile. Les ordres sont donnés et dans quelques instants vos chers exilés seront ici.

— Mais m’expliquerez-vous…

— Vous comprendrez ma surprise, interrompit d’Iberville en faisant de la tête un signe d’assentiment, en recevant la note de M. de la Salle. De suite, je me fis conduire à bord de l’Hudson Bay. M. Kernouët et sa fille demandaient à me suivre, mais je n’ai pas voulu le leur permettre avant de vous avoir prévenu, et préparé leur fils, ce pauvre Olivier.

— Comment va-t-il ce pauvre Olivier.

— Sa blessure, sans être mortelle, est cependant assez grave.

— Et Yvonne !

— Votre fiancée a besoin de grands ménagements, continua d’Iberville, sa santé est compromise…

— Que dites-vous ?

— Oh ! ne vous alarmez point ! De la fatigue, de l’épuisement, voilà tout, résultat inévitable de privations, d’une vie qui n’est pas beaucoup faite pour une jeune fille, il faut l’avouer.