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Les Exploits d’Iberville

— Mais comment M. Kernouët et sa fille pouvaient-ils se trouver ?…

— Mon cher Urbain, votre fiancée s’est réservée le plaisir de vous faire elle-même le récit de ses aventures.

Montons sur le pont, nos visiteurs ne doivent pas être éloignés d’arriver. C’est bien le moins, n’est-ce pas ? que vous soyez à la passerelle pour recevoir votre fiancée.

Effectivement, les deux hommes en arrivant sur le gaillard d’arrière, aperçurent un canot monté par plusieurs personnes qui se dirigeait vers le Pélican et qui y aborda quelques minutes après.

Urbain se précipita vers l’escalier pour recevoir la jeune fille qu’il aida à monter sur le pont.

Au moment où le joli couple passait au pied du grand mât, Cacatoès était-là et resta pétrifié d’admiration. Il demeura ainsi jusqu’à ce que les deux amants eurent disparu par l’écoutille.

Alors repoussant par son geste habituel son bonnet bien en arrière, puis se donnant un grand coup de poing dans le creux de l’estomac :

— Que je sois croché au bout de la grande vergue si ce n’est pas là un amour du bon Dieu en chair et en os ! murmura le vieux maître. Quelle belle petite corvette bien gréée, astiquée et suivée dans le grand largue ! N’y a pas à la Havane, à la Jamaïque et au Canada, depuis Santiago de la Véga, jusqu’au pays