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Les Exploits d’Iberville

après, nous recevions à bord de l’Hudson Bay les soins les plus empressés de la part des hommes de l’équipage.

« Nous n’avions fait que changer de prison. Nous apprîmes que le vaisseau sur lequel nous avions été recueillis se dirigeait vers ces parages, et j’étais bien loin alors d’espérer que je vous y retrouverais avec la délivrance. »

Un matelot vint en ce moment prévenir le jeune homme que le commandant le demandait sur le pont.

— Qu’est-ce ? fit-il avec une contrariété qu’il ne put dissimuler.

— Il y a, mon lieutenant, que le navire chasse sur ses ancres.

— J’y cours ! reprit Urbain.

Puis s’adressant à la jeune fille :

— Couchez-vous, Yvonne, dit-il, là, dans cet appartement que le commandant a mis à votre disposition. Ne vous inquiétez point si vous entendez du tapage sur le pont et rappellez-vous bien qu’ici, entourée de tous ceux qui vous aiment, il n’y a plus de danger possible… Je vais vous envoyer votre père.

La jeune fille lui sourit et se dirigea vers l’appartement, tandis qu’il s’élançait sur le pont.

La nuit s’était annoncée orageuse, aussi le Pélican et l’Hudson Bay avaient jugé prudent de quitter les environs de la rade, qui ne sont pas sûrs, pour aller se mouiller au large.