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Les Exploits d’Iberville

XXVI.

À St. Malo, beau port de mer !


Il était alors quatre heures du soir.

Depuis le lever de l’aurore, la ville de St. Malo s’abandonnait à une joyeuse effervescence, car on avait signalé, la veille, l’arrivée d’un vaisseau.

Les habitants comptaient les heures qui devaient s’écouler avant que les officiers et les matelots de ce navire pussent descendre à terre ; et l’anxiété était d’autant plus grande, la curiosité d’autant plus excitée que c’était le Profond, commandé par d’Iberville, comptant plus d’un malouin dans l’équipage, qui arrivait d’une croisière glorieuse.

Parents, amis, négociants, fonctionnaires, teneurs de tavernes, hôtesses de mariniers se posaient des questions multiplies.

Contenait-il de grandes richesses, ce navire ? Quel mouvement la vente de cette cargaison prise sur l’ennemi jetterait dans les négociations commerciales ? Bien sûr, il venait en droite ligne de la mer des Indes ; alors il contenait dans ses flancs des épices rares, des matières précieuses ! Avec quelle joie les parents, les amis accepteraient un souvenir de cette campagne glorieuse ! Vive Dieu ! quels braves ! quels habiles marins que les nôtres !