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Les Exploits d’Iberville

je vous conduire à votre ancienne chambre ? Faut-il vous faire servir quelque chose…

— Merci, j’ai mangé chez le comte de Langeac. Conduisez-moi à mon appartement.

L’intendant prit une lumière et précéda le jeune homme.

Son appartement était absolument dans le même état que quand il l’avait quitté dix années auparavant. C’était à croire qu’il en était sorti du matin.

— Qui a donné ordre de ne rien déranger ici ? demanda-t-il.

— C’est moi, monsieur Urbain, répondit l’intendant ; j’espérais toujours que vous reviendriez…

— Mais n’est-ce pas vous qui avez aidé à m’en chasser ?

— C’est vrai malheureusement, monsieur Urbain, mais je n’avais jamais cru que les cousins du marquis se montreraient si cruels à votre égard.

Tout ce que je voulais, c’est que le château ne passât pas à ce que je considérais dans des mains étrangères. Les héritiers m’avaient juré sur l’honneur du reste qu’ils vous feraient la part d’un cadet de famille.

— Allons ! reprit le jeune homme, brisons-là et pas de regrets, de récriminations inutiles. Quand verrai-je le vicomte ? Il faut que je sache ce qu’il veut de moi.