une lune, autant de fusils qu’il en a dans le moment à mettre en campagne.
Le sauvage demeura silencieux pendant quelques instants. Puis tout à coup, relevant la tête, il dit :
— Le chef accepte et mon frère pourra partir avec ses prisonniers, quand il le voudra.
Mais en sortant de la tente, on aurait pu l’entendre murmurer :
— Tête d’Aigle a la prudence du serpent et la finesse du renard ; quand il aura vaincu ses ennemis, il saura bien retrouver la Fleur du Lac !
V
Une auberge d’autrefois.
Le luxe des auberges était rare à cette époque dans la bonne ville de Québec.
À la Haute-Ville, jusqu’à quelques années avant 1689, l’auberge de Joseph Boisdon — illustrée par Marmette — sise sur la rue Buade, avait la clientèle de toute la garnison et des matelots, attendu qu’il n’en existait pas d’autres. Mais à cette époque, l’importance de la colonie ayant de beaucoup augmenté, un nouvel établissement surgit dans la Côte de la Montagne spécialement destiné à messieurs les marins.