Page:Rousseau - Philosophie, 1823.djvu/127

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vain les flots mugissent, se soulèvent, s’élancent avec fureur sur les côtes opposées ; contraints de se replier bientôt sur eux-mêmes, ils rentrent dans le sein de l’océan, et ne laissent sur ses bords qu’une écume légère qui s’évapore à l’instant, ou qu’un sable mouvant qui fuit sous nos pas. Image naturelle des vains efforts de l’esprit, quand, échauffé par les saillies d’une imagination dominante, se laissant emporter à tout vent de doctrine, d’un vol audacieux il veut s’élever au-delà de sa sphère et s’efforce de pénétrer ce qu’il ne lui est pas donné de comprendre !

Mais les sciences, bien loin d’autoriser de pareils excès, sont pleines de maximes qui les réprouvent ; et le vrai savant, qui ne perd jamais de vue le flambeau de la révélation, qui suit toujours le guide infaillible de l’autorité légitime, procède avec sûreté, marche avec confiance, avance à grands pas dans la carrière des sciences, se rend utile à la société, honore sa patrie, fournit sa course dans l’innocence, et la termine avec gloire.


fin de la réponse du roi de pologne.